FESPACO 2025 : Le Burkina Faso retrouve l’Étalon d’Or de Yennenga après 28 ans

Le 1ᵉʳ mars 2025, Ouagadougou a vibré au rythme de la clôture de la 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Cette édition a été marquée par le retour triomphal du Burkina Faso sur la scène cinématographique africaine, avec la consécration du film « Katanga, la danse des scorpions » du réalisateur burkinabè Dani Kouyaté, qui a remporté l’Étalon d’Or de Yennenga.

Un sacre attendu depuis 28 ans
Après 28 ans d’attente, le Burkina Faso renoue avec la plus prestigieuse distinction du FESPACO. Le dernier Étalon d’Or remporté par le pays remontait à 1997, avec le film « Buud Yam » de Gaston Kaboré. Cette victoire de Dani Kouyaté est donc une fierté nationale et symbolise la résilience et la vitalité du cinéma burkinabè.

« Katanga, la danse des scorpions » : une œuvre engagée
Le film de Dani Kouyaté, « Katanga, la danse des scorpions », est une adaptation libre de la tragédie de Macbeth de William Shakespeare, transposée dans le contexte africain. Cette œuvre explore les méandres du pouvoir, de la trahison et de la destinée, tout en mettant en lumière les richesses culturelles du continent. Le réalisateur a dédié son trophée aux forces de défense et de sécurité du Burkina Faso, rendant hommage à leur engagement pour la souveraineté du pays.
Hommage à Souleymane Cissé
Lors de la cérémonie de clôture, Dani Kouyaté a rendu un vibrant hommage au cinéaste malien Souleymane Cissé, décédé à la veille du festival. Il a déclaré avec émotion : « Je suis la voie qu’il a tracée. Souleymane Cissé n’est pas mort. » Cet hommage souligne l’importance des figures emblématiques du cinéma africain dans l’inspiration des nouvelles générations de cinéastes.
Un palmarès à la hauteur des attentes
Outre l’Étalon d’Or de Yennenga, la compétition a révélé d’autres talents exceptionnels :
- Étalon d’Argent : « Le Chant des Ancêtres » du réalisateur Malick Sylla (Sénégal)
- Étalon de Bronze : « Traversées » de Nadia Ben Rachid (Tunisie)
- Prix du Meilleur Documentaire : « Mémoire d’Exil » de Jean-Marie Teno (Cameroun)
- Prix de la Meilleure Série : « Femmes Rebelles » de Amina Harouna (Niger)
- Prix de la Meilleure Interprétation Féminine : Fatoumata Coulibaly pour son rôle dans « La Dernière Promesse »
- Prix de la Meilleure Interprétation Masculine : Serge Abessolo dans « Les Chemins de l’Espoir »

Une édition record
Malgré un contexte sécuritaire délicat, le FESPACO 2025 a enregistré des chiffres impressionnants. Plus de 13 500 festivaliers accrédités, dont plus de 3 500 professionnels du cinéma et de l’audiovisuel et près de 2 000 journalistes, ont participé à l’événement. La présence de 53 pays et de 95 directeurs de festivals de films a renforcé le rayonnement international du festival. Au total, 1 350 films ont été soumis à l’appréciation du comité de sélection, dont 235 ont été retenus pour concourir dans les différentes catégories. Durant les huit jours de festivités, 625 projections ont eu lieu sur 12 sites, accompagnées de 60 rencontres professionnelles, incluant des masterclasses, colloques et conférences.

Vers l’avenir
La 29ᵉ édition du FESPACO a démontré la capacité du cinéma africain à se renouveler et à s’affirmer sur la scène internationale. Le retour de l’Étalon d’Or au Burkina Faso est une source d’inspiration pour les jeunes cinéastes du continent. La prochaine édition, prévue du 27 février au 6 mars 2027, sera sans aucun doute l’occasion de célébrer à nouveau le dynamisme et la créativité du cinéma africain.
En somme, le FESPACO 2025 restera gravé dans les mémoires comme une édition de renouveau, de célébration et d’espoir pour l’avenir du septième art africain.
Passere Boureima