À ANKATA, SERGE AIMÉ COULIBALY LANCE UN APPEL FORT POUR L’OUVERTURE DU MONDE AUX CRÉATEURS AFRICAINS

 À ANKATA, SERGE AIMÉ COULIBALY LANCE UN APPEL FORT POUR L’OUVERTURE DU MONDE AUX CRÉATEURS AFRICAINS

ANKATA, Ouagadougou – La sixième édition d’Africa Simply The Best a été officiellement ouverte hier soir dans l’enceinte de l’espace culturel ANKATA, dans une atmosphère à la fois solennelle, vibrante et profondément engagée. Plus qu’une cérémonie d’ouverture, l’événement s’est imposé comme une tribune de vérité sur la condition des artistes africains dans un monde globalisé encore largement fermé à leurs trajectoires.

SERGE AIMÉ COULIBALY : un discours de lucidité et de combat

Promoteur du projet, chorégraphe de renommée internationale et fondateur d’ANKATA, SERGE AIMÉ COULIBALY a donné le ton dès les premières minutes. Dans une prise de parole sans détour, il a rappelé une réalité souvent tue : la marginalisation structurelle des artistes africains sur la scène internationale.

« Dans la musique des T.A.D, l’Afrique est là. Mais dans les conflits internationaux, dans les carrières internationales, l’Afrique reste un territoire immense, complexe, et difficile d’accès. »

SERGE AIMÉ COULIBALY

À travers ces mots, SERGE AIMÉ COULIBALY pointe la contradiction flagrante entre la richesse créative du continent et les obstacles administratifs, diplomatiques et économiques qui entravent la mobilité de ses artistes.

Il a salué avec insistance la présence de la représentation du Royaume de Belgique, soulignant les efforts consentis pour faciliter les déplacements et l’ouverture des frontières culturelles :

« Le monde est fermé à nos artistes. C’est une réalité. C’est pour cela qu’il est vital de penser des stratégies pour ouvrir le monde aux jeunes créateurs africains. »

Africa Simply The Best : un outil de repérage et de projection internationale

Créé comme une plateforme de détection et d’accompagnement des talents émergents, Africa Simply The Best assume pleinement sa vocation panafricaine. Cette année, l’événement a enregistré 132 propositions artistiques issues de plus de 23 pays africains, un chiffre qui témoigne de la vitalité et de l’urgence créative du continent.

Après un processus de sélection rigoureux, 14 artistes ont été retenus, dont 13 finalistes présents sur scène, l’un des sélectionnés – un artiste rwandais – n’ayant pu effectuer le déplacement pour des raisons de santé.

« Ce soir, vous allez voir 13 finalistes sur les 132 solos que nous avons visionnés », a précisé le promoteur, avant de rappeler la présence d’un jury international de cinq membres, garant de l’exigence artistique et de l’équité du processus.

ANKATA : un lieu, une vision, une résistance

Au-delà du concours, SERGE AIMÉ COULIBALY a tenu à rappeler le sens profond du lieu qui accueille l’événement. Implanté au cœur du secteur 24, ANKATA est le fruit d’un engagement personnel fort : construire un espace culturel de haut niveau dans un quartier populaire, former des jeunes sur le long terme et créer un écosystème artistique vivant.

« Il y a ici un bouillonnement incroyable, simplement parce que quelqu’un a osé investir et croire en ce quartier. »

Mais ce choix, loin d’être récompensé à la hauteur des efforts consentis, expose aussi une réalité paradoxale : ceux qui agissent concrètement sont souvent moins soutenus que ceux qui n’ont encore rien construit.

Malgré tout, le chorégraphe a tenu à exprimer sa gratitude envers les partenaires, amis et soutiens qui, par leur présence, leurs moyens modestes ou conséquents, permettent à l’événement d’exister et de se projeter dans l’avenir.

L’État burkinabè aux côtés de la création

Représentant le Ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Monsieur DICKO Moussa a livré un message à la fois encourageant et responsabilisant à l’endroit des artistes en compétition.

« Soyez audacieux, soyez vrais. Que cette scène soit le lieu de votre affirmation. »

DICKO Moussa

Il a rappelé que, au-delà des distinctions, le véritable prix réside dans l’expérience acquise, les rencontres effectuées et les réseaux tissés tout au long de l’événement. Une vision qui inscrit Africa Simply The Best dans une logique de construction de carrière, et non de simple compétition.

Clôturant son intervention, il a officiellement déclaré ouverte la sixième édition d’Africa Simply The Best, avant de rendre hommage à la danse africaine et à la culture burkinabè.

Une édition sous le signe de l’exigence et de l’espoir

Avec cette cérémonie d’ouverture, Africa Simply The Best confirme son statut de laboratoire d’excellence, de passerelle entre l’Afrique et le monde, et de lieu d’affirmation des identités artistiques contemporaines.

À ANKATA, hier soir, il n’était pas seulement question de danse ou de performance. Il était question de dignité, de mobilité, de justice culturelle et d’un futur où les artistes africains pourront enfin circuler, créer et rayonner à armes égales.

Africa Simply The Best est lancé. Le monde est désormais interpellé.

PASSERE Boureima

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