Le Tchad à l’Honneur au FESPACO 2025 : Un Tremplin pour son Industrie Cinématographique

Le cinéma tchadien, bien que relativement jeune comparé à d’autres industries cinématographiques africaines, s’impose progressivement sur la scène internationale grâce à des réalisateurs talentueux et à des productions engagées. Le Tchad, pays invité d’honneur à la 29ème édition du FESPACO en 2025, voit dans cette reconnaissance une opportunité exceptionnelle pour donner un nouvel élan à son industrie cinématographique.

L’émergence du cinéma tchadien
Le cinéma tchadien a commencé à se faire remarquer à la fin du XXe siècle. Malgré un manque d’infrastructures et de financement, plusieurs cinéastes ont réussi à produire des œuvres qui dépeignent la réalité sociale, culturelle et politique du pays. Inspiré de l’héritage oral et des traditions locales, ce cinéma cherche à raconter des histoires profondes et engageantes.
Les grandes figures du cinéma tchadien
Mahamat-Saleh Haroun : le pionnier
Mahamat-Saleh Haroun est sans doute le nom le plus célèbre du cinéma tchadien. Réalisateur de films acclamés comme Abouna (2002), Daratt (2006, Prix Spécial du Jury à la Mostra de Venise) ou encore Un homme qui crie (2010, Prix du Jury à Cannes), il a permis au Tchad d’avoir une visibilité internationale. Ses œuvres abordent souvent les thèmes de la guerre, de l’identité et des relations intergénérationnelles.

Issa Serge Coelo : la mémoire historique
Issa Serge Coelo, autre grand nom du cinéma tchadien, est reconnu pour ses films qui interrogent l’histoire et la politique du pays. Daresalam (2000) reste une référence dans le cinéma africain, traitant de la guerre civile au Tchad avec une approche humaniste et critique.

Réalisateurs émergents
Le cinéma tchadien compte également une nouvelle génération de cinéastes, tels que Souleymane Mahamat Saleh, qui cherchent à insuffler une nouvelle dynamique en explorant des sujets contemporains et en s’appuyant sur des modes de production alternatifs.
Les enjeux et les perspectives du cinéma tchadien
Malgré son talent et sa richesse thématique, le cinéma tchadien fait face à plusieurs défis :
- Manque de financements et d’infrastructures : Il existe peu de salles de cinéma et les opportunités de production sont limitées.
- Diffusion restreinte : Les films tchadiens peinent à atteindre un large public, notamment à cause du manque de circuits de distribution.
- Formation et professionnalisation : Il n’y a pas encore d’école de cinéma structurée au Tchad, ce qui complique la formation des jeunes talents.

Le FESPACO 2025 : Une vitrine pour le cinéma tchadien
En tant que pays invité d’honneur, le Tchad aura une place de choix lors de la 29ème édition du FESPACO. Cet événement constituera une occasion unique pour :
- Mettre en lumière ses cinéastes et ses productions : Le FESPACO attirant des milliers de professionnels et de spectateurs, le cinéma tchadien bénéficiera d’une large exposition.
- Nouer des partenariats internationaux : Ce festival est une plateforme idéale pour développer des coopérations et rechercher des financements.
- Encourager la jeunesse à s’intéresser au cinéma : La mise en avant du Tchad au FESPACO pourrait susciter des vocations et dynamiser l’industrie locale.

Quelles perspectives pour un cinéma tchadien durable ?
Pour assurer un avenir prospère au cinéma tchadien, plusieurs initiatives doivent être mises en place :
- Créer un fonds national pour le cinéma : Un mécanisme de financement pourrait soutenir la production locale.
- Développer des infrastructures : L’ouverture de salles de cinéma et d’écoles de formation permettrait d’assurer une industrie durable.
- Promouvoir le cinéma au niveau national : Des festivals, projections en plein air et événements culturels pourraient stimuler l’intérêt du public tchadien.

Le cinéma tchadien est en pleine évolution et l’invitation du Tchad en tant que pays d’honneur au FESPACO 2025 constitue une véritable opportunité pour son rayonnement. Avec des talents confirmés, des thématiques fortes et une volonté de structuration, le septième art tchadien a toutes les cartes en main pour s’imposer comme une référence sur la scène africaine et internationale.
PASSERE Boureima / Journaliste culturel / Burkina Faso